Prévision
La prévision météorologique est une activité très importante à la Direction Générale de la Météorologie (DGM), elle a toujours été une activité principale bénéficiant d’un grand intérêt et donc de grands investissements. Son évolution est intimement liée à l’évolution de ses moyens humains et matériels. Le développement continu des outils de suivi du temps (observation météorologique, outils de modélisation numérique, et de transmission) conjugué à la montée en compétence continue des prévisionnistes ont favorisé l’amélioration notable de la qualité des prévisions.
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COMMENT SOMMES NOUS ORGANISES POUR FAIRE DE LA PREVISION ?
La prévision météorologique à la DGM est basée sur la coexistence de trois échelons :
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Le niveau central, représenté par les Services permanents de prévision générale, maritime et aéronautique du Centre National des Prévisions CNP;
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Le niveau régional représenté par les services d’exploitation des six directions régionales de la météorologie ; les DRMs;
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Le niveau local représenté par les Centres Provinciaux de la météorologie (CPM) qui sont appelés à élaborer et/ou fournir régulièrement ou occasionnellement une assistance météorologique aux usagers. Il s’agit en particulier, des centres provinciaux de la météorologie pour les aérodromes, des centres provinciaux de la météorologie portuaires et des centres d’assistance à l’agriculture.
Cette organisation doit garantir les principes fondamentaux suivants :
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La veille météorologique sur le territoire national et les zones de responsabilité marine et aéronautique ;
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L’anticipation de la survenance des phénomènes météorologiques, étant donné les risques pour les vies humaines et les enjeux économiques;
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L’information continue sur le risque potentiel induit par les phénomènes météorologiques extrêmes ;
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La cohérence générale des produits de la prévision.
TROIS ETAPES IMPORTANTES POUR REALISER UNE PREVISION METEOROLOGIQUE :
La prévision météorologique est élaborée en trois étapes fondamentales : l'observation, la simulation de l'évolution de l'atmosphère à l'aide des modèles numériques (Modélisation) et l'analyse des résultats par les prévisionnistes (Expertise).
L'observation :
Pour prévoir le temps qu'il fera demain, il faut au préalable connaître le temps qu'il fait aujourd'hui. Ainsi, l'observation est le point de départ de toute prévision météorologique.
Prévoir le temps des jours prochains, même à l'échelle locale, implique de recueillir des observations sur l'ensemble de la planète, au niveau du sol et en altitude. Cette tâche incombe aux services météorologiques nationaux des pays membres de l'Organisation météorologique mondiale (OMM).
La DGM observe le temps sur le Maroc grâce à des stations météorologiques, des satellites, des capteurs foudres, des radars, des ballons sondes, des bouées et des capteurs embarqués sur des avions de ligne et des navires de commerce. Maroc Météo (la DGM) reçoit aussi des autres services météorologiques des mesures recueillies sur l'ensemble du globe. Toutes ces observations sont ensuite traitées pour en extraire les informations "utiles" aux différents modèles de prévision numérique.
La modélisation :
Elle consiste à simuler les évolutions de l'atmosphère à partir d'un instant donné et pour les heures et jours à venir, grâce à des modèles, qui reproduisent les lois fondamentales de la thermodynamique et de la mécanique des fluides.
Pour la prévision du temps, les prévisionnistes de Maroc Météo utilisent principalement quatre modèles complémentaires :
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Le Modèle CEP (avec une résolution de 25 km) et le modèle Arpège (avec une résolution de 10 km) : permettent de simuler et de prévoir les phénomènes de grande dimension comme les dépressions, les anticyclones ou les systèmes frontaux jusqu'à cinq à dix jours d'échéance ;
ARPEGE est aussi décliné dans une version "Climat". Couplé avec d'autres modèles, il permet de simuler les évolutions du climat aux longues échéances (du mois, de l’année, et même de la décennie).
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AROME, est un modèle à très haute résolution (1,3 km) : il permet d’améliorer la prise en compte des phénomènes locaux et la prévision des phénomènes dangereux pour les échéances comprises entre 1 et 72 heures.
Pour faire « tourner » ces modèles et afin d’améliorer les prévisions et les alertes météorologiques et l'analyse du climat, La DGM s'est dotée en juillet 2021, d'un nouveau supercalculateur baptisé AMTAR. Ce supercalculateur est le plus puissant des centres météorologiques africains avec une puissance de calcul théorique totale de 1 Pétaflops, soit 1 million de milliards d'opérations par seconde.
L'expertise des prévisionnistes :
L’expertise des prévisionnistes est indispensable. Le prévisionniste grâce à son expertise choisit parmi les différents scénarios simulés celui qui apparaît comme le plus probable et le traduit ensuite en informations concrètes pour les utilisateurs (notamment en cartes et bulletins de prévision). Les prévisionnistes de Maroc-Météo évaluent l'incertitude associée aux prévisions, caractérisent les risques de phénomènes dangereux et prennent les décisions relatives à la vigilance.
Peut on prévoir pour n’importe quelle période ?
La prévision du temps obéit à une règle simple : plus l'échéance visée est lointaine, plus elle est relativement incertaine. Ainsi, La prévision météorologique est classée en fonction de son échéance, et on y distingue :
La prévision à très courte échéance qui couvre les prévisions jusqu’à 12H. Elle a pour objectif d’assurer une veille météorologique et d’alerter de l’imminence de phénomènes météorologiques dangereux en utilisant les systèmes de télédétection et d’observation les plus performants tels que les Radars et les satellites, ainsi que les modèles de prévision à maille fine ;
La prévision à courte échéance couvrant les prévisions météorologiques de 12H à 48H permettent de prévoir de manière quasi précise l’évolution du temps pour les deux prochains jours et est très utile comme outil d’aide à la décision pour les activités socio-économiques tributaires du temps ;
La prévision à moyenne échéance englobe les prévisions météorologiques pour les 3 à 5 jours suivants, elle est utilisée essentiellement dans la planification, à court terme, des activités socio-économiques.
La prévision à l’échelle saisonnière couvre les échéances allant de 1 à 3 mois. Elle se base sur des approches statistiques et dynamiques, elle est utilisée comme moyen d’aide à la prise de décision dans la planification à moyen et long terme.